Qui sont les aidants familiaux ?
Actuellement au nombre de 11 millions[1] dans notre pays, soit un Français sur cinq, les « aidants » sont ces personnes qui s’occupent quotidiennement d’un proche dépendant.
Parmi eux, un sur deux accompagne une personne en raison de son âge.
Conjoint ou enfant de l’aidé la plupart du temps, les aidants assistent leur proche dans certains actes du quotidien, tels que les tâches administratives et les courses. Lorsque la personne âgée est très dépendante, ils peuvent être amenés à s’occuper aussi du lever, du coucher de la toilette, de la prise de médicaments ou encore, de l’aide à l’alimentation.
La perte d’autonomie pouvant s’avérer progressive, certains aidants n’ont pas conscience qu’ils tiennent ce rôle. Une récente étude révèle en effet que 70%[2] des aidants ne se considèrent pas en tant que tels. S’occuper de son parent, de sa femme ou de son mari âgé, quoii de plus naturel ? C’est pourtant une mission difficile et qui n’est pas sans conséquence…
Aidant familial : accompagner une personne âgée, sans s’oublier
Que l’aidant soit un conjoint ou un enfant, il a généralement tendance à tout donner pour son proche… alors qu’il doit absolument savoir se poser des limites.
« Les aidants ont souvent tendance à faire passer leurs besoins bien après ceux de leur proche. Par exemple, ils vont reporter une intervention chirurgicale de type opération de la cataracte ou pose de prothèse de la hanche, car ils ne savent pas à qui faire appel pour prendre le relais pendant leur convalescence. J’emploie souvent une métaphore : quand vous êtes aidant, vous ne partez pas pour un sprint, mais pour un marathon. Il faut donc pouvoir se préserver sur la durée », explique Solène Evrard, psychologue au sein de la Maison des aidants de Nantes.
En tant qu’aidant familial, l’oubli de soi est totalement contre-productif. « Il faut penser à se préserver et reconnaître que l’on ne peut pas tout faire tout seul, malgré toute l’affection et les liens avec son proche. Il faut accepter que l’on ait parfois besoin de se faire aider », ajoute la psychologue.
Demander de l’aide et s’accorder des moments de répit
Comme « enfermés » dans leur rôle, les aidants se retrouvent souvent en situation d’isolement et ne s’autorisent pas à prendre de répit. Ces moments de pause sont pourtant essentiels pour tenir sur la durée, aussi bien physiquement que moralement.
De plus, ces répits contribuent à garder une bonne relation avec le proche. « Être aidant peut entraîner des conflits, des tensions au sein du duo aidant/aidé. Or, il est important de faire en sorte de préserver la relation. Et cela nécessite parfois d’être un peu moins aidant, d’être un peu moins présent, de laisser la place à des professionnels, de déléguer certaines tâches », souligne Solène Evrard.
S’autoriser à souffler un peu, cela peut se traduire par un recours à une auxiliaire de vie ou une aide-soignante qui prend le relais au domicile, quelques heures par semaine.
Des solutions sont également proposées au niveau local ou départemental pour permettre aux aidants de s’offrir du répit. Pour connaître les alternatives existantes, vous pouvez vous renseigner auprès du Conseil départemental, du Centre communal d’action sociale (CCAS) ou des centres locaux d’information et de coordination (Clic) les plus proches.
Parmi les solutions envisageables : un accueil de jour en structure adaptée tel qu’un hôpital ou un EHPAD ou le recours à un accueil familial, quelques jours ou demi-journées dans la semaine. Autant de formules pouvant être financées par l’APA (Allocation personnalisée d’autonomie).
Des structures locales peuvent également apporter un précieux soutien comme par exemple, la Compagnie des aidants dans les Hauts-de-Seine ou la Maison des aidants de Nantes. Un établissement qui propose un accompagnement complet, tant sur le volet administratif que psychologique. Ici, les aidants peuvent trouver des solutions de répit ou d’activités à pratiquer avec leur proche, mais aussi se rencontrer, échanger et ainsi, rompre l’isolement.
En France, pas moins de 61% [3] des aidants familiaux ont une activité professionnelle. Afin d’accompagner leur proche en situation de perte d’autonomie ou de handicap, ils peuvent bénéficier du congé proche aidant. Un dispositif dont la durée maximale est de 3 mois, renouvelable dans la limite d’un an pour l’ensemble de sa carrière.