Visant à soutenir financièrement les séniors touchés par une perte d’autonomie, l’aide APA facilite notamment l’accès aux services à domicile. Le dispositif peut aussi contribuer à financer un hébergement en EHPAD. Focus sur les conditions d’attribution de cette aide et les différents degrés GIR.
Perte d’autonomie et entrée dans la dépendance
En France, plus d’un million de séniors sont aujourd’hui en situation de perte d’autonomie. Un chiffre qui selon l’INSEE, devrait passer à 4 millions en 2050.
Pouvant être brutale ou progressive, la perte d’autonomie se caractérise par l’impossibilité d’effectuer seul certains gestes simples du quotidien comme se coucher, se lever, faire sa toilette ou préparer à manger.
Une situation difficile à vivre pour la personne comme pour ses proches, puisqu’elle a des conséquences à la fois sociales et familiales. Ajoutons à cela que la dépendance a un coût potentiellement important, entre les frais médicaux, d’adaptation du logement ou encore, liés au recours à différents services à la personne.
APA : une aide accordée selon le degré de dépendance (GIR)
Afin d’aider les séniors à mieux faire face à ces situations, l’État a mis en place l’aide personnalisée d’autonomie (APA), via la loi du 20 juillet 2001.
Ce dispositif de prise en charge est accessible selon le degré de dépendance, calculé à partir de la grille AGGIR (autonomie gérontologie-groupe iso ressources).
Cette grille comprend au total 6 groupes, du niveau de dépendance le plus élevé (GIR 1) au plus faible (GIR 6).
Sont éligibles à l’aide APA les personnes dont la perte d’autonomie a été évaluée entre GIR 1 et GIR 4.
Aide APA : pour le maintien à domicile ou en EHPAD
Accessible aux personnes résidant en France et âgées de 60 ans ou plus, l’aide personnalisée d’autonomie doit permettre aux personnes en situation de dépendance de bénéficier des services nécessaires à l’accomplissement des actes de la vie courante qu’elles ne peuvent plus effectuer seules.
Inscrits dans le plan d’aide personnalisé défini par une équipe médico-sociale, ces services peuvent à la fois concerner l’aide à domicile, l’achat de matériel médical ou de fournitures d’hygiène, le portage de repas, ou encore les services d’un accueillant familial.
Lorsque la personne âgée se trouve en EHPAD, l’aide APA permet de régler une part du forfait dépendance.
Ainsi, selon les chiffres du Gouvernement, en 2018 on comptait 59% des bénéficiaires de l’APA vivant à leur domicile et 41%, en établissement d’hébergement pour personnes âgées.
APA : comment son montant est déterminé ?
Le montant de l’APA est fixé en fonction du degré de dépendance et des revenus du foyer. Les pensions de retraite ainsi que certains produits de placement, biens ou capitaux sont pris en compte dans les revenus.
En 2023, les plafonds de l’APA sont fixés à 746,54€ pour un GIR 4 et à 1 914,04€ pour un GIR 1, soit le degré de dépendance le plus élevé.
Lorsque les ressources sont insuffisantes, les personnes éligibles à l'APA et qui résident en maison de retraite peuvent également bénéficier de l’ALS (allocation de logement social) et de l’APL (aide personnalisée au logement). Calculées sur le tarif hébergement, ces subventions sont versées sous conditions de revenus et sont directement déduites du montant de la redevance.
Comment demander l’APA ?
Selon le département de résidence, les demandes d’APA sont à formuler soit en ligne soit sur papier. Les dossiers de demande peuvent être téléchargés ou retirés au CCAS (centre communal d’action sociale), en mairie, dans les services d’action sociale départementaux ou encore en point d’information local dédié aux personnes âgées.
Un certain nombre de documents doivent être joints au dossier parmi lesquels un justificatif d’identité, une photocopie du dernier avis d’imposition ou de non-imposition ainsi que le dernier relevé de taxe foncière et un RIB. Après examen du dossier de demande d’APA par une commission dédiée, c'est le président du Conseil départemental qui décide de l’attribution ou non de l’aide.
Prévenir la perte d’autonomie pour éviter la dépendance
Fort heureusement, toutes les personnes âgées ne seront pas concernées au cours de leur vie par la dépendance. Quelques bons réflexes très simples permettent d’ailleurs de préserver son autonomie sur le long terme.
Parmi eux, bouger un peu chaque jour, surveiller le contenu de ses assiettes, s’hydrater suffisamment en toutes saisons et pour préserver sa santé mentale, s’attacher à maintenir le lien social.
L’idéal est également de commencer à adapter son logement à l’avancée en âge, dès les premières années de la retraite. Par exemple, en posant dans sa salle de bain des équipements anti-chute et une douche sans seuil, en renforçant son éclairage dans toutes les pièces de la maison, en faisant installer un monte-escalier ou encore, en optant pour un service de téléassistance pour personnes âgées.
Certains signes évocateurs peuvent indiquer un début de perte d’autonomie. Chez un sénior, l'augmentation de la fréquence des problèmes de santé, l’apparition de troubles de l’équilibre, les changements soudains de comportement ou d’habitudes alimentaires ou bien encore la survenue d’une dépression, sont autant de facteurs qui doivent alerter les proches. Dans ces situations, différentes solutions peuvent alors être envisagées pour éviter la dépendance comme le recours à une aide à domicile pour les tâches quotidiennes, la sécurisation du logement ou encore, la stimulation des fonctions cognitives par la lecture, l’écriture, le bricolage, la pratique d’un art ou les jeux.